Introduction
Introducción
La justice spatiale est au cœur d’une rencontre épistémologique, académique et politique. Axée sur la synthèse de deux dimensions : la première, conceptuelle et théorique, articule des traditions intellectuelles et des trajectoires interdisciplinaires ; la seconde, pratique et politique, prend la forme d’un projet ouvert, dynamique et inachevé où la justice spatiale se présente comme savoir critique au service de la transformation des réalités qu’elle étudie. Nous allons nous consacrer à cette deuxième dimension, en considérant que la méthodologie offre, en tant que modalité théorique et pratique du savoir, l’opportunité d’ouvrir des interrogations – encore inexplorées – sur la justice spatiale et environnementale en Amérique latine.
El concepto y la práctica de justicia espacial son lugares de un encuentro epistemológico, académico y político. Central en esta intersección, es la síntesis de dos dimensiones, una primera conceptual y teórica que articula tradiciones intelectuales y trayectorias interdisciplinarias, y una segunda práctica y política, que se expresa como un proyecto abierto, dinámico e inacabado en el que la justicia espacial se presenta como conocimiento crítico y comprometido con la transformación de las realidades que estudia. En esta contribución nos concentraremos en la segunda de las dimensiones, ya que consideramos que la metodología, como forma de conocimiento teórico y práctico, ofrece la oportunidad de abrir interrogantes – aún inexplorados- en torno a la justicia espacial y ambiental en Latinoamérica.
La justice spatiale est ici entendue comme l’ensemble des configurations socio-spatiales qui conditionnent, dans un lieu et dans un temps donnés, la distribution des bénéfices et des préjudices du développement pour un groupe social déterminé, et qui établissent les opportunités d’accéder ou non aux mécanismes (sociaux, politiques, économiques, entre autres) de production ou de reproduction desdites configurations socio-spatiales. La justice spatiale est ainsi pluriscalaire, circonstancielle et relative en fonction des sujets impliqués. Dans la mesure où elle fait l’objet de débats dans des sociétés hétérogènes et inégales, loin d’être universelle, la justice spatiale est situationnelle et sensible aux différences. Dans la mesure où ces sociétés sont en évolution constante, la justice spatiale, loin d’être quelque chose de figé, est dynamique et son étude demande d’être attentif aux processus qui donnent lieu à certaines configurations socio-spatiales.
Consideramos aquí la justicia espacial como el conjunto de configuraciones socio-espaciales, en un lugar y tiempo determinado, a través de las cuales se condiciona y establece la distribución de los beneficios y los perjuicios del desarrollo en un grupo social dado, y se establecen las oportunidades de acceder o no a los mecanismos (sociales, políticos, económicos, entre otros) para la producción o reproducción de dichas configuraciones socio-espaciales. La justicia espacial es pues poli-escalar, circunstancial y relativa en función de los sujetos involucrados. Puesto que se debate en sociedades diversas, heterogéneas y desiguales, la justicia espacial lejos de ser universal es situacional y sensible a las diferencias. Visto que dichas sociedades están en evolución y cambio constante, la justica espacial, lejos de ser permanente, es dinámica y atenta a los procesos que dan lugar a determinadas configuraciones socio-espaciales.
Dans le contexte latino-américain, ouvrir une discussion à propos de méthodologie permet de rendre visible la grande hétérogénéité des modes d’action – dans des situations d’injustice sociale elles-mêmes diverses –, des contextes territoriaux (urbains, périurbains, ruraux) et des échelles (locale, régionale, nationale ou internationale). Ces modes d’action constituent et sont constitués par des configurations spatiales à la fois au niveau des intellectuels, qui s’investissent dans le cadre d’une recherche participative et rendent visible des conflits, que des communautés, des mouvements sociaux, des ONG, des fonctionnaires, des experts gouvernementaux et des représentants d’entreprises, dans le cadre de leurs propres stratégies.
En el contexto latinoamericano, abrir discusiones en torno a la metodología permite visibilizar distintas formas de praxis en el seno de situaciones heterogéneas de injusticia espacial, en diferentes contextos territoriales (urbanos, periurbanos o rurales) y a diferentes escalas (local, regional, nacional o internacional). Estas formas de la praxis constituyen y a la vez son constituidas por configuraciones espaciales, tanto a nivel de la intervención investigativa/participativa de intelectuales -involucrándose, participando acompañando, promoviendo o visibilizando una serie de conflictos y tensiones-, como de las estrategias de comunidades, vecinos, movimientos sociales, ONG´s, funcionarios, técnicos de gobiernos y representantes de las empresas.
Revenant sur la littérature consacrée aux tensions socio-environnementales en Amérique latine et ses liens avec la justice spatiale, objet de travaux antérieurs (Salamanca, Astudillo et Fedele, 2016 ; Salamanca et Astudillo, 2016), nous nous proposons d’approfondir ici la dimension méthodologique de la justice spatiale au sein des trajectoires de recherche latino-américaines dans le champ des études socio-environnementales. Nous nous intéresserons en particulier à des outils qui sont géographiquement situés et qui se caractérisent aussi par une dimension participative et spatialisée. Par ailleurs, il s’agit d’outils méthodologiques qui peuvent à la fois devenir des instruments de mobilisation et d’organisation collective, et des instruments de production d’information.
A partir de la revisión de la literatura en torno a tensiones socio-ambientales en Latinoamérica y su vinculaciones a la justicia espacial, realizada en trabajos anteriores (Salamanca, Astudillo y Fedele, 2016; Salamanca y Astudillo, 2016), nos proponemos profundizar aquí en la dimensión metodológica de la justicia espacial de las trayectorias investigativas latinoamericanas en el campo de los estudios socio-ambientales. Destacaremos específicamente, herramientas que están geopolíticamente situadas y que a su vez se caracterizan por un perfil participativo y espacializado. Por otra parte, se trata de herramientas metodológicas con la capacidad de convertirse en instrumentos de movilización y organización colectiva, y simultáneamente, en herramientas de producción de información.
Dans la première partie, nous reviendrons sur l’architecture conceptuelle de la justice spatiale. Nous examinerons ses liens avec la notion de justice environnementale dans le cadre des études socio-environnementales et d’écologie politique latino-américaine, et celui des conflits qui émergent dans une conjoncture néolibérale marquée par l’extractivisme. Puis, nous explorerons diverses méthodes d’approche du territoire, dont celles qui concernent la production collaborative de connaissances.
En la primera parte, revisamos la arquitectura conceptual de la justicia espacial y sus vínculos con la noción de justicia ambiental en el marco de los estudios socio-ambientales y de ecología política latinoamericana y de las tensiones y conflictos producidos en la coyuntura neoliberal extractiva en el Continente. Exploramos luego distintas metodologías de aproximación al territorio y en particular aquellas que involucran la producción colaborativa de conocimientos.
Finalement, nous soulignerons quelques axes de recherche et d’action collective contemporains, en explorant la composition complexe des champs d’action et de recherche. Dans l’idée de visibiliser certains nœuds problématiques (méthodologiques, politiques et territoriaux) à travers des débats sur justice spatiale et environnementale.
Finalmente, destacamos algunas líneas de investigación y de acción colectiva contemporáneas, explorando la composición tensionada de los campos de acción e investigación. Al hacerlo nos interesa visibilizar algunos nodos problemáticos (metodológicos, políticos y territoriales) a través de las discusiones de justicia espacial y ambiental.
Justice, espace, environnement
Justicia, Espacio, Ambiente
L’architecture conceptuelle de la justice spatiale
Arquitectura conceptual de la justicia espacial
Nous choisissons comme point de départ conceptuel, ce qu’il est convenu d’appeler la dimension distributive de la justice spatiale, axée sur la question du partage des ressources dans l’espace (Soja, 2014). La dimension distributive permet aussi d’incorporer des questions telles que la distribution des charges, des préjudices et des conséquences négatives du « développement ». Dans le contexte latino-américain, cette approche distributive prend place dans un contexte conflictuel lié aux cycles successifs de repli et de déploiement des États, des entreprises et des marchés, principalement dans des zones frontalières, mais aussi dans d’autres zones, traditionnellement périphériques, devenues aujourd’hui l’épicentre de nouvelles formes de production et d’extraction néolibérale.
Tomaremos como punto de partida conceptual, la llamada dimensión distributiva de la justicia espacial, en la que se problematiza la cuestión del reparto de los recursos en el espacio (Soja, 2014). La dimensión distributiva abre también preguntas sobre la cuestión de la distribución de las cargas, los daños y las consecuencias negativas del “desarrollo”. En el contexto latinoamericano este enfoque distributivo se inserta en un campo de tensiones producidas por sucesivos ciclos de repliegue y despliegue de Estados, empresas y mercados principalmente en áreas de frontera y zonas tradicionalmente periféricas hoy convertidas en el epicentro de las nuevas formas de producción y extracción neoliberal.
Les diverses dimensions (politique, culturelle, historique, sociale) de ces configurations socio-spatiales deviennent d’autant plus importantes lorsqu’on examine des éléments tels que les localisations et les asymétries du pouvoir dans l’espace, qui se matérialisent dans des processus de ségrégation et d’inégalités en fonction de catégories telles que l’ethnicité, les classes sociales, le genre ou la différence culturelle (reprenant en partie ce qu’on entendait par « race », catégorie actuellement mise en question).
La importancia de las diversas dimensiones (política, cultural, histórica, social) de estas configuraciones socio-espaciales se profundiza al incorporar elementos como las localizaciones y asimetrías de poder en el espacio, que se materializan en procesos de segregación y desigualdades mediadas por categorías como las de etnicidad, clase social, género o diferencia cultural (que en algunas ocasiones recupera elementos significantes de la actualmente cuestionada categoría de ‘raza’).
Il convient ici d’évoquer les « deux formes fondamentales » de justice/injustice spatiale proposées par Marcuse (2009). D’un côté, celles du confinement involontaire et de la ségrégation sociale dans l’espace qu’il appréhende en termes de « déni de liberté ». De l’autre, celle de l’assignation inégale des ressources dans l’espace. Retenons pour le moment la première des deux formes fondamentales de l’[in]justice spatiale qui s’exprime dans les coactions sociales, économiques et politiques sur certains groupes marginalisés.
Aquí, es preciso evocar las “dos formas cardinales” de justicia/injusticia espacial propuestas por Marcuse (2009). Por una parte, las de confinamiento involuntario y de segregación social en el espacio que el autor tipifica como el “argumento de la falta de libertad”. Por otra, la de la asignación desigual de los recursos en el espacio. Retengamos por ahora la primera de las dos formas cardinales de (in)justicia espacial que expresa en las coacciones sociales, económicas y políticas sobre determinados grupos de población marginalizada.
La notion de justice environnementale comme antécédent
La noción de justicia ambiental como antecedente
En Amérique latine l’antécédent le plus direct, en termes conceptuels et politiques, de la justice spatiale est la notion de « justice environnementale », liée à l’origine à plusieurs phénomènes urbains de discrimination socio-spatiale de la population afro-américaine aux États-Unis dans les années 1970 et 1980 (Fol et Pflieger, 2010 ; Gobert, 2010). Dans le cadre des transformations politico-économiques provoquées par le néolibéralisme extractiviste, cette notion a largement été reprise en Amérique latine par le champ de la justice environnementale et, plus particulièrement, par l’écologie politique, l’un des axes les plus prolifiques des approches socio-spatiales de la justice (Leff, 2001, 2003 ; Martínez-Alier, 2002 ; Acselrad et Padua, 2004 ; Martínez-Ailier, 2008 ; Carruthers, 2008 ; Acselrad, 2010 ; Berger, 2012 ; Renfrew, 2011 ; Merlinsky, 2013). En effet, la justice environnementale se présente non seulement comme une critique radicale de l’extractivisme mais aussi comme une tentative de dépasser les approches conservationnistes dans la pensée critique latino-américaine.
En Latinoamérica el antecedente más directo en términos conceptuales y políticos de la justicia espacial lo constituye la noción de justicia ambiental, una noción originalmente vinculada a procesos urbanos de discriminación socio-espacial de población afroamericana en Estados Unidos en las décadas de los setenta y ochenta (Fol y Pflieger, 2010; Gobert, 2010). En el marco de las transformaciones político-económicas generadas por el neoliberalismo extractivo esta noción fue ampliamente recogida y apropiada en Latinoamérica desde el campo de la llamada justicia ambiental y más específicamente, dentro de la ecología política, uno de los más prolíficos ejes de problematización socio-espacial de la justicia (Leff, 2001, 2003; Martínez-Alier, 2002; Acselard y Padua, 2004; Martínez-Ailier, 2008; Carruthers, 2008; Acselard, 2010; Berger, 2012; Renfrew, 2011; Merlinsky, 2013). La justicia ambiental representa en efecto, no sólo una crítica radical al extractivismo sino también un intento en la superación de los enfoques conservacionistas en el pensamiento crítico latinoamericano.
Dans le panorama des discussions latino-américaines, la notion de justice environnementale reprend la deuxième des « deux formes fondamentales de l’injustice » proposées par Marcuse (2016), déjà citées, et qui renvoient aux diverses modalités de la distribution inégale des biens, des ressources et de l’accès aux droits, ainsi qu’aux effets négatifs de la pollution et autres problèmes environnementaux, conséquence d’activités productives et de projets d’infrastructure, en matière de « développement » ou d’énergie. Les expériences des populations exposées à des sources de pollution, aussi bien dans des contextes urbains que ruraux en Amérique latine, ont été abordées par des auteurs comme Hervé Espejo (2010), Faburel (2010), Oliveira Finger et Bortoncello Zonzi (2013) et Scandizzo (2012).
En el panorama de las discusiones latinoamericanas la noción de justicia ambiental retoma la segunda de las dos formas cardinales de la injusticia propuestas por Marcuse (2016) ya citadas, y que se refiere a las diversas formas de distribución desigual de bienes, recursos, y de acceso a derechos, al igual que de los efectos negativos de la contaminación y otros pasivos ambientales como consecuencia de actividades productivas y proyectos de infraestructura, “desarrollo” o energía. Las experiencias de poblaciones expuestas a fuentes de contaminación, tanto en contextos urbanos como rurales en América Latina han sido abordadas por autores como Hervé Espejo (2010), Faburel (2010), Oliveira Finger y Bortoncello Zonzi (2013) y Scandizzo (2012).
Dans la lignée de Josefson (2016) et de sa théorie de la « consommation éthique », Bret (2016) réfléchit aussi sur cette dimension distributive axée sur la répartition des ressources naturelles et des biens, et les risques en termes d’équilibres écologiques dus à la manière dont la nature est exploitée. La justice environnementale implique aussi une réflexion sur l’inégalité et la justice procédurale (Bret, 2016), en relation aux pratiques citoyennes, associatives et, en général, à l’ensemble des interactions entre populations, États, marchés, entreprises et autres agents à travers desquels se produisent des situations d’[in]justice spatiale (Caruthers, 2008).
Siguiendo a Josefson (2016) y su teoría del consumo ético, Bret (2016) reflexiona también sobre ésta dimensión distributiva que problematiza el reparto de los recursos naturales y los bienes, y la de los riesgos implicados en los equilibrios ecológicos derivados de las formas en que se consume la naturaleza. La justicia ambiental también involucra una problematización sobre la inequidad y la justicia procedimental (Bret, 2016), en relación a las prácticas de ciudadanía, asociatividad, participación y, en general, al conjunto de interacciones entre poblaciones, Estados, mercados, empresas y otros agentes intervinientes a través de las cuales se producen situaciones de (in)justicia espacial (Caruthers, 2008).
À l’ère des droits (Bobbio, 1991), les procédures et les dispositifs de gouvernance constituent un champ central et stratégique qui a concentré une grande quantité d’innovations (et de contestations). Étant donné ce caractère central, on comprend que la justice environnementale n’interroge pas seulement les inégalités des procédures mais qu’elle se postule, en parallèle, comme courant intellectuel et comme un type de mobilisation sociale en faveur de populations et de communautés qui font face à des situations d’inégalités socio-environnementales. En pratique, dans des contextes divers en Amérique latine, ces courants et ces luttes auxquelles participent un grand nombre d’acteurs, donnent lieu à des discussions sur les procédures mais aussi à de multiples formes de citoyenneté et d’actions sociales, qui dialoguent, chacune à sa manière, avec des questions spatiales et environnementales (Martínez-Alier, 2011 ; Latta et Wittman, 2012).
En la era de los derechos (Bobbio 1991), los procedimientos y los dispositivos de gobernanza son un campo central y estratégico que ha concentrado una gran cantidad de innovaciones (y contestaciones). Dada esta centralidad, se entiende que la justicia ambiental no sólo problematice las desigualdades en los procedimientos sino que simultáneamente se proponga como corriente intelectual y forma de movilización social en favor de poblaciones y comunidades enfrentadas a situaciones de desigualdad socio-ambiental. En la práctica, en diversos contextos de la región latinoamericana estas corrientes y luchas en las que participan una gran diversidad de actores, dan lugar, no solo a discusiones sobre los procedimientos sino a múltiples formas de ciudadanía y de acción social que se relacionan de manera heterogénea con cuestiones espaciales y ambientales (Martínez-Alier, 2011; Latta y Wittman, 2012).
Avant de conclure cette partie, on peut souligner qu’il existe des différences dans le traitement de la notion de justice dans les traditions de la justice environnementale et de la justice sociale[1]. En effet, à la différence des auteurs qui s’inscrivent dans le courant des études sur justice spatiale, tels Soja (2014), Bret (2016) ou Marcuse (2009), et proposent une réflexion philosophique approfondie de l’idée de justice, le courant intellectuel et politique de la justice environnementale, tel que développé en Amérique latine, a peu travaillé cet aspect. Mais bien qu’elle ne soit pas objet de réflexions théoriques, l’idée de justice est centrale en tant qu’élément normatif et rhétorique.
Antes de finalizar este apartado es pertinente destacar diferencias en el tratamiento de la noción de justicia en las tradiciones de la justicia ambiental y la justicia social[1]. En efecto, a diferencia de autores de la línea de justicia espacial como Soja (2014), Bret (2016) o Marcuse (2009), que proponen una problematización filosófica profunda de la idea de la justicia, la corriente intelectual y política de la justicia ambiental desarrollada en Latinoamérica escasamente ha profundizado en dicho aspecto. A pesar de no ser objeto de reflexiones teóricas, la idea de justicia mantiene una presencia política relevante en cuanto elemento normativo y retórico.
Méthodologies participatives et territorialités : la dimension procédurale de la légitimité dans la production du savoir
Metodologías participativas y territorialidades: la dimensión procedimental de la legitimidad en la producción de conocimientos
La participation comme enjeu méthodologique
La participación como desafío metodológico
Dans un contexte marqué par l’expansion des modes néolibéraux de production, d’accumulation, de consommation et de gouvernance, mais aussi par l’émergence de mobilisations, de résistances, et la recherche d’autres formes de « développement », de nouvelles lignes de travail ont vu le jour, au cours des dernières décennies, centrées sur la participation. Celles-ci se caractérisent par l’incorporation de techniques participatives d’analyse, de gestion, et de prise de décisions, entre autres, en lien étroit avec des projets de développement et l’’intervention d’institutions gouvernementales, d’ONG et d’agences internationales. Ces techniques, à chaque fois plus complexes, sont devenues de véritables dispositifs méthodologiques, amplement diffusés ces dernières années. Vis-à-vis des approches participatives, il existe des positions divergentes : certains affirment qu’elles prétendent « diriger le changement social et guider les communautés » à partir de relations asymétriques de pouvoir fondées sur la connaissance (Burdick, 1995), tandis que d’autres postulent qu’elles produisent un « empowerment » qui « facilite le changement social » (Barab et al., 2004 ; Buckles et Chevalier, 2009).
En un contexto caracterizado tanto por la expansión de las formas neoliberales de producción, acumulación, consumo y gobernanza, como por la emergencia de luchas y movilizaciones de resistencia y de búsqueda de otras formas de “desarrollo”, en las últimas décadas han emergido nuevas líneas de trabajo centradas en la participación. Estas se caracterizan por la incorporación de técnicas participativas de análisis, gestión, y toma de decisiones, entre otros, estrechamente ligadas a los proyectos de desarrollo e intervención de instituciones gubernamentales, ONG y agencias internacionales. Estas técnicas se han hecho cada vez más complejas hasta constituir dispositivos metodológicos que se han difundido y expandido profusamente durante las últimas décadas. En torno a los abordajes participativos existen posiciones divergentes: hay quienes afirman que buscan “direccionar el cambio social y guiar a las comunidades” desde relaciones asimétricas de poder fundadas en el conocimiento (Burdick, 1995), mientras que otros postulan que producen un “empoderamiento” que “facilita el cambio social” (Barab et al., 2004; Buckles y Chevalier, 2009).
Dans la région, le déploiement et la multiplication de ces dispositifs relationnels ont été le fait de gouvernements et d’entreprises, mais aussi d’églises et d’ONG. Les mêmes ont été encouragés par des organisations du secteur tertiaire, des organismes multilatéraux, des agences onusiennes et des ONG travaillant à des échelles et dans des aires de spécialisation et de compétence diverses, qui vont jusqu’aux musées et centres culturels. Nous sommes ainsi devant une véritable hyperinflation de la participation devenue un instrument à ce point omniprésent, versatile et flexible de gestion, qu’on pourrait parler de « tournant participatif » dans les techniques de gouvernance contemporaines.
El despliegue y multiplicación de estos dispositivos relacionales se produjo por toda la región de la mano de gobiernos y empresas, pero también de iglesias y ONG. Los mismos fueron impulsados por organizaciones del tercer sector, Organismos Multilaterales, Agencias de Naciones Unidas y ONGs de diversa escala y área de especialización y competencia, extendiéndose hasta museos y centros culturales. Estamos pues frente a una verdadera hiper-inflación de la participación como una herramienta tan ubicua, versátil y flexible de gestión, que incluso llevaría a postular un “giro participativo” en las técnicas de gobernanza contemporáneas.
En Amérique latine, beaucoup de ces expériences se nourrissent, du moins dans leurs principes, d’antécédents parmi lesquels il convient de souligner la Recherche Action Participative (RAP / IAP selon les sigles en espagnol), courant théorique-méthodologique initié par Fals Borda, en Colombie, dans l’agitation des années 1960 et 1970. La RAP a synthétisé des éléments issus de disciplines telles que l’histoire, la sociologie, l’anthropologie et la psychologie sociale, misant très tôt pour la transdisciplinarité. Enraciné dans l’histoire de la pensée critique latino-américaine, ce courant a dialogué de maintes manières avec les processus de transformation promus par des mouvements et des organisations sociales tels que le courant de l’éducation populaire de Paulo Freire au Brésil (Ortíz et Borjas, 2008), la théologie de la libération, la philosophie de la libération, et la communication alternative (Torres, 2007 ; Ortíz et Borjas, 2008).
En América Latina, muchos de estos desarrollos se nutren, al menos en sus principios de sendos antecedentes entre los cuales merece subrayarse la denominada Investigación Acción Participativa (IAP), corriente teórico-metodológica iniciada por Fals Borda en las convulsionadas décadas de los años sesenta y setenta en Colombia. La IAP sintetizó elementos de disciplinas como la historia, la sociología, la antropología y la psicología social, en una temprana apuesta por la trans-disciplinariedad. Enraizada en la historia del pensamiento crítico latinoamericano, esta corriente dialogó de múltiples formas con los procesos de transformación promovidos por movimientos y organizaciones sociales como la corriente de educación popular de Paulo Freire en Brasil (Ortíz y Borjas, 2008), la teología de la liberación, la filosofía de la liberación, y la comunicación alternativa (Torres, 2007; Ortíz y Borjas, 2008).
Néanmoins, au cours des dernières décennies, les versions contemporaines de la RAP tendent à écarter la dimension critique des premiers postulats, son positionnement politique, sa vocation de transformation. Dans la mesure où elles se présentent comme dépolitisées et sans idéologie, proches des techniques de gouvernance, ces propositions de gestion et de management s’éloignent épistémologiquement et politiquement des prémisses de l’implication de la RAP qui, elles, dialoguent avec le projet critique de la justice spatiale et environnementale.
No obstante, durante las últimas décadas, versiones contemporáneas de la IAP han tendido a invisibilizar el perfil crítico de sus desarrollos originales y su posicionamiento político y su potencial transformador. En la medida que se plantean como des-politizadas y des-ideologizadas y se emparentan con las técnicas de la gobernanza, estas propuestas de la gestión y del management se alejan epistemológica y políticamente de aquellas premisas del involucramiento de la IAP y que dialogan con el proyecto crítico de la justicia espacial y ambiental.
En raison de ces différences, des auteurs tels que Rahman (1991) ont dénoncé la « cooptation » de la RAP. Ce processus de « cooptation » technique-institutionnel de la RAP, tout en donnant une plus grande visibilité au travail de collaboration et interdisciplinaire, a invisibilisé aussi bien le rôle pionner de Fals Borda, que la dimension critique et la richesse épistémologique de la RAP (Oslender, 2013). Ces tendances renvoient aux transformations des conditions dans lesquelles on fait appel aux sciences sociales (anthropologie, sociologie, psychologie, entre autres), conçues principalement comme instrument de gestion, dépourvues de leur potentiel épistémologique et transformateur.
En razón de estas diferencias, autores como Rahman (1991), han denunciado la “cooptación” de la IAP. Aquel proceso de “cooptación” técnico-institucional de la IAP al mismo tiempo que ha visibilizado el trabajo colaborativo e interdisciplinario, ha invisibilizado tanto el rol pionero de Fals Borda, como el perfil crítico y la sofisticación epistemológica de la IAP (Oslender, 2013). Estas tendencias responden a la transformación de las condiciones en las cuales se recurre a las ciencias sociales (antropología, sociología, psicología, entre otros) en tanto herramientas de gestión, aunque desprovistas de su potencialidad epistemológico y transformador.
Le caractère politique de la justice spatiale, environnementale et de l’écologie politique, pose la question de la rencontre entre théorie et action, dans la mesure où une réflexion sur la justice rend explicite l’adoption d’une attitude critique, d’une volonté normative et d’une prise de position dans les disputes en faveur des populations dominées ou opprimées. La tradition classique de la méthodologie de la RAP de Fals Borda part du même présupposé : la tension fondamentale entre savoir et action, entre théorie et action. C’est-à-dire, que ce programme de recherche trouve dans la RAP et dans l’ethnographie, des éléments méthodologiques convergents avec le caractère éthique et politique de la justice spatiale et les études des tensions socio-environnementales examinées dans ce travail.
El perfil político de la justicia espacial, ambiental y ecología política, plantea el encuentro entre teoría y praxis, en la medida que la reflexión sobre la justicia hace explícito el establecimiento de una actitud crítica, una voluntad normativa y una toma de posición en las disputas a favor de poblaciones subordinadas u oprimidas. La tradición clásica de la metodología de la IAP de Fals Borda, parte del mismo supuesto, es decir, de la tensión elemental entre conocimiento y acción, entre teoría y praxis. Es decir, dicha agenda de investigación tiene en la IAP y en la etnografía, elementos metodológicos convergentes con el perfil ético y político de la justicia espacial y los estudios en torno a las tensiones socio-ambientales revisadas en este trabajo.
Il semble alors important de revenir aux discussions premières de la RAP, qui permettent de mettre en exergue une série de dimensions importantes s’agissant de penser les enjeux épistémologiques, sociologiques et géopolitiques de la méthodologie. Ces discussions permettent aussi de revenir sur le rôle du chercheur et les modalités de son implication dans les problématiques, ainsi que sur le rôle des sujets dans la production du savoir.
Parece necesario entonces un rescate de las discusiones que hicieron parte de la corriente original de la IAP puesto que las mismas abren la oportunidad de destacar una serie de dimensiones relevantes en una problematización epistemológica, sociológica y geopolítica de la metodología. A su vez, estas discusiones permiten hacer relecturas en dimensiones epistemológicas como las del rol del investigador y las formas de involucramiento en las problemáticas, así como también a la visibilización del rol de los sujetos en la producción del conocimiento
La considération éthique et politique de la RAP, telle qu’elle s’exprime dans l’engagement idéologique auprès de sujets dominés et opprimés, tout comme sa condition de méthodologie interdisciplinaire et épistémologique inscrite dans le paradigme critique, en font un champ fertile susceptible de contribuer à la recherche sur les conflits socio-environnementaux, à la justice spatiale en tant que projet théorico-politique, et à l’ouverture de nouveaux axes de discussion en vue d’une rénovation ethnographique.
La consideración ética y política de la IAP, expresada en el compromiso ideológico con sujetos subordinados y oprimidos, más su condición de metodología interdisciplinaria y epistemológicamente inscrita en el paradigma crítico, la convierten en un campo fértil de potenciales aportaciones a las líneas de investigación sobre tensiones socio-ambientales, para la justicia espacial en tanto proyecto teórico político, así como también para la apertura de líneas de discusión para la renovación etnográfica.
On peut caractériser la RAP comme une modalité de la coproduction de connaissances, comme une synthèse entre expérience et engagement, une prise en compte d’apprentissages intuitifs fondés sur la possibilité d’être-là et de participer dans le champ à travers la notion philosophique de « vivencia » (vécu) inspirée de la philosophie d’Ortega y Gasset (Fals Borda, 1991). De ce point de vue, l’interaction et la participation active sur le terrain avec certains groupes sociaux, permettent un dialogue méthodologique entre la RAP et l’ethnographie, et ses pratiques. S’agissant du travail de terrain, il implique de prendre position eu égard à la dimension épistémologique et d’abandonner l’idée de neutralité sur le plan axiologique. Plus précisément, ce qui est proposé c’est une articulation des savoirs académiques et des savoirs ordinaires qui cherche à rompre l’asymétrie entre sujet et objet, de manière volontaire et explicite, à travers l’expérience de la participation engagée (Fals Borda, 1991).
Se puede caracterizar a la IAP como una forma de co-producción de conocimientos, síntesis de experiencia y compromiso, experiencia de aprendizajes intuitivos fundados en el estar y participar en el campo a través de la noción filosófica de “vivencia” inspirada en la filosofía de Ortega y Gasset (Fals Borda, 1991). Aquí, la interacción y participación activa en el campo con determinados grupos sociales, aproximan los puntos de diálogo metodológico entre la IAP y la etnografía y sus prácticas de campo. En el caso del trabajo de campo, este implica una toma de posición en la dimensión epistemológica y un abandono de la idea de neutralidad en el plano axiológico. Más bien, se propone una articulación de los saberes académicos y cotidianos que busca romper la asimetría entre sujeto y objeto, de forma voluntaria y explícita a través de la experiencia de la participación comprometida (Fals Borda, 1991).
La nouveauté de cette approche est dans l’action qui prend la forme d’une praxis politique réalisée avec, et en faveur, des communautés dominées. Plutôt que d’être pensées comme les bénéficiaires d’un savoir qui se proposerait d’augmenter leur pouvoir, ces communautés sont convoquées à prendre part et à contrôler le processus de production des connaissances (Borda et Rahman, 1991).
La novedad de este enfoque puede ser identificada en la dimensión de la acción, ya que esta materializa una forma de praxis política con y a favor de las comunidades subordinadas, en la que éstas, más que ser pensadas como beneficiarias de un conocimiento que se propone aumentar su poder, son convocadas a participar y controlar el proceso mismo de producción de conocimiento (Borda y Rahman, 1991).
Bien que la RAP en tant que méthode partage un certain nombre de techniques, d’instruments et d’approches avec l’ethnographie, leurs évolutions ont été, en grande partie, parallèles et leurs relations supposent à la fois des affinités méthodologiques et des distances axiologiques. En dépit de leurs parallélismes et des similitudes fondées sur le travail de terrain et l’utilisation de techniques diverses, peu sont les anthropologues qui ont exploré les possibilités de la RAP dans son premier versant (Hemment, 2007). C’est d’autant plus frappant que, celle-ci émerge et se développe en même temps que les multiples critiques qui se sont produites, entre les années 1960 et 1970, au sein de l’ethnographie (Gubrium et Harper, 2013). Des questions telles que la participation, l’engagement politique, la non-neutralité et les asymétries de pouvoir entre sujet et « objet » ont été mésestimées ou simplement écartées dans la critique ethnographique contemporaine, en même temps que les programmes de recherche anthropologiques et ethnographiques s’éloignent des terrains en tension des mouvements sociaux jusqu’aux années 1990 (Burbick, 1995).
Pese a que la IAP en tanto método comparte técnicas, herramientas y formas de aproximación con la etnografía, en buena medida sus desarrollos fueron paralelos, y sus relaciones involucran tanto algunas afinidades metodológicas como sus distancias axiológicas. Pese a sus paralelismos y similitudes fundadas en el trabajo de campo y la utilización de técnicas diversas, pocos antropólogos exploraron las posibilidades de la IAP en su vertiente original (Hemment, 2007). La cuestión llama aún más la atención, toda vez que ésta se desarrolla y emerge de forma contemporánea a las múltiples críticas que entre los años sesenta y setenta se producirían en el seno de la etnografía (Gubrium y Harper, 2013). Cuestiones como la participación, el compromiso político, la no neutralidad y las asimetrías de poder entre sujeto y “objeto” fueron opacadas o simplemente dejadas de lado en la crítica etnográfica contemporánea, produciéndose además un alejamiento de las agendas de investigación antropológicas y etnográficas de los campos en tensión de los movimientos sociales hasta la década de los años noventa (Burbick, 1995).
La question de l’engagement, la prise de position en situation de conflit et la coproduction des connaissances en tant qu’enjeux méthodologiques de la RAP convergent aussi bien avec les possibilités d’une ethnographie critique (Burbick, 1995 ; Hemment, 2007 ; Oslender, 2013), qu’avec les notions de justice spatiale et environnementale, et leur dimension politique devant les conséquences socio-environnementales de l’expansion de l’extractivisme dans la région.
La cuestión del compromiso, la toma de posición ante el conflicto y la co-producción del conocimiento como problematizaciones metodológicas de la IAP convergen tanto con las posibilidades de una etnografía crítica (Burbick, 1995; Hemment, 2007; Oslender, 2013), como con las nociones de justicia espacial y ambiental, y su perfil político ante las consecuencias socio-ambientales de la expansión del extractivismo en la región.
Pouvoir et constitution conflictuelle des champs
Poder y constitución tensionada de los campos
Comme nous l’avons vu (Salamanca Villamizar et al., 2016, Salamanca Villamizar et Astudillo Pizarro 2016), une des caractéristiques structurelles du champ socio-environnemental latino-américain est d’être traversé par de nombreux intérêts, légitimités et positionnements dans la structure du pouvoir. On observe ainsi une grande diversité des arènes de dispute, et des acteurs qui prennent part à ces disputes. Parmi lesquels des activistes socio-environnementaux, des voisins des zones urbaines et rurales, des peuples autochtones, des experts d’ONG, des universitaires, des fonctionnaires et des entreprises (Molina Roa, 2011; Bebbington et al., 2012; Walter et Urdiki, 2014).
Como ya lo hemos analizado (Salamanca Villamizar et al. 2016, Salamanca Villamizar y Astudillo Pizarro 2016), una característica estructural del campo socio-ambiental latinoamericano, es el verse atravesado por múltiples intereses, legitimidades y posicionamientos en la estructura de poder, haciendo de la diversidad y de la multiplicidad características propias de las arenas de disputa en la que se expresan dichas tensiones. Estas características se reafirman al reconocer que en dichas disputas participan una gran diversidad de actores como activistas socio-ambientales, vecinos de áreas urbanas y rurales, pueblos indígenas, técnicos de ONG´s, académicos, funcionarios y empresas (Molina Roa, 2011; Bebbington et al, 2012; Walter y Urdiki, 2014).
Suivant sa conception dialectique du sens commun comme champ d’action et ressource culturelle des communautés (Fals Borda, 1999), la RAP identifie une base de pouvoir sous-jacent dans tout champ, qu’elle cherche à rendre visible et à intervenir dans un effort pour dépasser l’éthique de la représentation, et investir des espaces d’action collective.
De la mano de su concepción dialéctica del sentido común como campo de acción y como recurso cultural de las comunidades (Fals Borda, 1999), la IAP identifica en todo campo una base de poder subyacente que busca visibilizar e intervenir, en un intento de superación de la ética de la representación, con horizontes participativos que demandan espacios de acción colectiva.
Dans un contexte néolibéral, il s’est produit une transformation des champs relationnels entre communautés, marchés et États dans la région. Ainsi, le néolibéralisme ne se présente pas comme un phénomène cohérent mais plutôt comme un processus multiple, hétérogène et changeant qui a reconfiguré l’architecture des « bases du pouvoir » en Amérique latine. Un scénario qui voit émerger avec force le secteur tertiaire. Lorsqu’on regarde dans le détail du côté des nouvelles pratiques et des discours de revendication socio-environnementale, on voit clairement une importante croissance du rôle des institutions et des organismes non-gouvernementaux, une dynamique, que nous ne pouvons pas traiter dans le détail ici, mais sur laquelle il convient de faire un commentaire. Ces nouveaux acteurs capitalisent l’espace laissé par des acteurs traditionnels de la politique tels que les églises et les partis politiques, tout en étant conséquents avec les versions néolibérales de l’État « plus petit et efficace » et avec l’idée de responsabilité de la société civile dans la pratique et l’exercice de la démocratie.
Durante la coyuntura neoliberal se han transformado los campos relacionales entre comunidades, mercados y Estados en la región. El neoliberalismo más que un fenómeno coherente, es un proceso múltiple, heterogéneo y cambiante que viene reconfigurando la arquitectura de las “bases de poder” en Latinoamérica. Un escenario en el que emerge con fuerza el denominado “tercer sector”. Una mirada en detalle de las nuevas prácticas y discursos de la reivindicación socio-ambiental evidencia un importante crecimiento del protagonismo de instituciones y organismos no gubernamentales, una dinámica en la que no podemos extendernos aquí pero sobre la que es necesario un comentario. Estos nuevos actores capitalizan el espacio dejado por actores tradicionales de la política como iglesias y partidos políticos, a la vez que son consecuentes con las versiones neoliberales del Estado “más pequeño y eficiente” y con la idea de la responsabilidad de la sociedad civil en la práctica y el ejercicio de la democracia.
Les nouvelles méthodologies de participation, tout comme le recyclage de versions technicisées de la RAP ont donné aux acteurs professionnels, aux universitaires et aux organismes du secteur tertiaire, un rôle de médiateurs, dans bien des cas déterminant dans les processus de gestion et dans le dénouement de nombreux conflits. Dans la mesure où les États agissent très souvent comme simples médiateurs des conflits entre les communautés et les entreprises (ou simplement s’en éloignent), les communautés et les habitants ont besoin de soutien sur le plan technique et juridique afin d’élaborer des « stratégies » et des plans d’action dans leur recherche de diverses formes de justice spatiale. Une arène qui se prête à la reproduction des relations d’inégalité en termes de représentation, de prise de parole, et des épistémologies qui sont privilégiées.
Las nuevas metodologías de participación, así como también el reciclaje de versiones tecnificadas de la IAP le han dado a los actores profesionales, académicos y a estos organismos del tercer sector, un rol mediador y en muchos casos protagónico y determinante en los procesos de gestión y en el desenlace de muchos de estos conflictos. Con Estados que muchas veces actúan como meros mediadores en los conflictos entre comunidades y empresas (o simplemente se apartan de ellos), comunidades y vecinos requieren de apoyo en aspectos técnicos y jurídicos en el diseño y definición de las “estrategias” y los planes de acción que se despliegan en estas tramas en conflicto, en la búsqueda de diversas formas de justicia espacial. Una arena que se presta a la reproducción de las relaciones de desigualdad en cuestiones como la representación, la toma de palabra, y las epistemologías que son privilegiadas.
Dans sa première version, la RAP reconnaît les particularités d’un champ multiple ; néanmoins, elle propose une vigilance fondée sur une attitude anti avant-gardiste, qui mise sur la coparticipation des acteurs en présence, et surtout des acteurs avec lesquels se construit l’engagement politique : les acteurs collectifs mobilisés du fait de multiples formes d’injustice. Dans ce cadre, bien que la tradition théorique et méthodologique de la RAP reconnaisse les apports et la place des acteurs du secteur tertiaire, celui-ci est postulé dans un rôle catalyseur et non dominant (Rahman, 1991), préservant ainsi l’équilibre dans les relations collaboratives de coproduction des connaissances.
En su versión originaria la IAP reconoce las particularidades de un campo múltiple; no obstante, propone una vigilancia fundada en una actitud anti-vanguardista de cara a la co-participación entre los actores en juego, y sobre todo de los actores con los que se construye el compromiso político: actores colectivos que se ven tensionados por múltiples formas de injusticia. En ese marco, aunque en la tradición teórica y metodológica de la IAP se reconoce el aporte y el lugar de los actores del tercer sector, éste se propone como un rol catalizador y no dominante (Rahman, 1991), cautelando así el equilibrio en las relaciones colaborativas de co-producción del conocimiento.
Territorialités et cartographie sociale
Territorialidades y cartografía social
Dans le domaine de la recherche, un certain nombre d'outils cartographiques ont été empruntés à d'autres disciplines, notamment la géographie. Ce qui peut être considéré comme un apport important, à la fois sur le plan méthodologique et politique s'agissant de questions socio-environnementales. La multiplication croissante d’outils d’information, de traitement des données et de communication, la diffusion et les apprentissages collectifs des pratiques de représentation cartographique, facilitent leur appropriation et le dialogue entre universitaires, activistes, communautés et institutions. Ce qui donne lieu à de multiples usages de la représentation spatiale des territoires en dispute (Salamanca, 2012 et 2011 ; Salamanca et Espina, 2012 ; Risler et Ares, 2014).
En términos de la investigación sobre cuestiones socio-ambientales y las posibilidades de la justicia espacial y la etnografía, herramientas y técnicas cartográficas provenientes de otras disciplinas como la geografía, se han convertido en relevantes aportes en términos metodológicos y políticos. La creciente multiplicación de herramientas de información, procesamiento de datos y comunicación, y la difusión y aprendizajes colectivos de prácticas de representación cartográfica facilita su apropiación y diálogo por parte de académicos, activistas, comunidades e instituciones dando lugar a múltiples usos de la representación espacial de los territorios en disputa (Salamanca, 2012 y 2011; Salamanca y Espina 2012; Risler y Ares, 2014).
Les dispositifs cartographiques s’avèrent intéressants, s’agissant de justice spatiale, vu la radicalité de la territorialisation des conflits dans la région. L’expansion du développement et l’universalisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication ont favorisé, d’un côté, la rencontre et l’intersection des logiques de recherche collaborative, des représentations et des narrations cartographiques dans divers contextes. D’un autre côté, la construction de plateformes numériques, axées sur le recueil de données de trajectoires, de connaissances et d’expériences, qui articulent le local, le régional et le global, contribuent à élargir les limites en termes de logiques des pratiques : aux différentes étapes du traitement de l’information et dans le domaine de la production et des usages des cartes, et autres outils cartographiques (Sánchez et Pérez, 2014). Le champ ici est vaste et prolifique et ne se limite pas, bien entendu, à ces deux questions ; comme dans d’autres contextes historiques, la technologie est en train de modifier les façons de faire et de penser la politique.
Los dispositivos cartográficos resultan interesantes en la cuestión de la justicia espacial, considerando la radical territorialización de las tensiones y conflictos que se producen en la región. Procesos como la multiplicación y expansión del desarrollo y universalización de las nuevas tecnologías de la información y la comunicación han favorecido por una parte, el encuentro e intersección entre lógicas de investigación colaborativa, las representaciones y las narrativas cartográficas en diversos escenarios. Por otra, la construcción de plataformas digitales que posibilitan la recolección de datos de trayectorias, conocimientos y experiencias en donde lo local, lo regional y lo global se ven articulados ampliando los límites y las lógicas tanto de las prácticas de recolección y sistematización de información como de las formas de producir y usar los mapas y otras herramientas cartográficas (Sánchez y Pérez, 2014). El campo aquí es muy amplio y prolífico y naturalmente no se limita a estas dos cuestiones; al igual que en otros contextos históricos, la tecnología está modificando las formas de hacer y pensar la política.
En effet, un plus grand accès aux dispositifs électroniques (ordinateurs, smartphones), la baisse des coûts des équipements informatiques, la diffusion de logiciels faciles à utiliser, sont autant de facteurs qui modifient les usages et la production des données territoriales, jusqu’ici contrôlées et produites par des institutions gouvernementales. Ces nouvelles conditions d’accessibilité ont habilité de nouvelles formes d’action des acteurs non gouvernementaux, traditionnellement exclus des processus de prise de décision territoriales, facilitant les conditions de participation dont ils ont le contrôle (Fox et al., 2003, cité en Rambaldi et al., 2012).
En efecto, factores como el incremento en el acceso a dispositivos electrónicos como computadores, teléfonos inteligentes y la creciente disminución de los costos de hardware y softwares de fácil utilización, produjo una transformación en el uso y producción de los datos territoriales, los que históricamente habían sido controlados y producidos por instituciones gubernamentales. Estas nuevas condiciones de accesibilidad han habilitado nuevas formas de acción para actores no gubernamentales, tradicionalmente excluidas de los procesos de toma de decisiones territoriales, facilitando condiciones de participación manejadas por los mismos (Fox et al. 2003, citado en Rambaldi et al., 2012).
On peut donner plusieurs exemples. Des plateformes comme LandMark[2], et le projet Environmental Justice Atlas EJATLAS[3], systématisent dans des supports web interactifs une information globale à propos des droits territoriaux et des conflits socio-environnementaux, assurant le suivi de diverses situations d’injustice spatiale, et constituant un réseau qui connecte universitaires, activistes et citoyens en temps réel. Dans ces plateformes, la recherche dans des contextes locaux intègre des analyses à échelle nationale, ce qui permet de situer ces situations dans des contextes plus larges.
A este respecto los ejemplos son numerosos. Entre ellos destacamos, plataformas como LandMark[2] y el proyecto Environmental Justice Atlas EJATLAS[3], que sistematizan en soportes web interactivos información global sobre derechos territoriales y conflictos socio-ambientales, para el monitoreo de diversas situaciones de injusticias espaciales, constituyendo un nodo global de encuentro entre académicos, activistas y ciudadanos en tiempo real. En estas plataformas la investigación en contextos locales se combina con análisis a escala nacional permitiendo situar dichas situaciones en contextos más amplios.
Dans l’ensemble, ces nouvelles technologies, et les pratiques politiques qui les accompagnent, donnent forme à des systèmes d’information géographique participatifs qui synthétisent les convergences entre ce qu’on appelle le développement communautaire et les technologies géo-territoriales de libre accès, « dans une combinaison de savoirs experts et locaux » (Rambaldi et al., 2012 : 77).
En conjunto, estas nuevas condiciones tecnológicas y las prácticas políticas que las acompañan, dan forma a lo que se ha denominado como Sistemas de Información Geográfica Participativa SIGP que sintetizan las convergencia entre el llamado desarrollo comunitario y las tecnologías geo-territoriales de libre acceso, “en una combinación de saberes expertos y locales” (Rambaldi et al. 2012: 77).
D’autres approches importantes, consacrées à la pratique cartographique et ses productions de savoir, mettent l’accent sur les relations entre ces modalités de la connaissance et le pouvoir. De ce point de vue, une analyse qui prenne en compte la longue durée permet d’appréhender les cartes et les cartographies comme des instruments de pouvoir (Crampton et Elden, 2007) utilisés, promus et développés à des fins de conquête, d’appropriation, de transformation et, plus généralement, à des fins d’exploitation par les élites, pas les groupes de pouvoir et par les agents hégémoniques (Ares et Risler, 2013). De même, les cartes participent à des processus culturels de production des communautés, des peuples et autres entités collectivités, parmi lesquelles la Nation a joué un rôle prépondérant. Dans ce sens, l’expérience latino-américaine montre que, dans le contexte de politiques de la reconnaissance, les cartes ne font pas qu’enregistrer des représentations à propos de territoires et de communautés, mais qu’elles sont aussi centrales dans le processus de production de celles-ci.
Otra corriente importante de problematizaciones sobre la práctica cartográfica y sus producciones de saber enfatizan las relaciones entre estas formas de conocimiento y el poder. En ese sentido, una mirada de larga duración permite ubicar a los mapas y las cartografías como instrumentos de poder (Crampton y Elden 2007), utilizados, promovidos y desarrollados para la conquista, apropiación, transformación y uso del territorio y de los recursos en general por elites, grupos de poder y agentes hegemónicos (Ares y Risler 2013). A su vez, los mapas han sido utilizados como medio de procesos culturales de producción de comunidades, pueblos y otras entidades colectivas entre las cuales las Nación tuvo un rol preponderante. En este sentido, la experiencia latinoamericana muestra que, en el contexto de las políticas del reconocimiento, los mapas no solo sirven en el registro de representaciones sobre territorios y comunidades, sino que son también centrales en la producción de estas mismas.
Bien qu’il ne fasse aucun doute que ces relations de pouvoir soient en train de changer, du fait de l’accès massif à des outils d’information géographique et des processus d’émancipation socio- territoriale, il n’en demeure pas moins que les cartes sont encore utilisées en vue du contrôle hégémonique du territoire par les États, et plus récemment pas des entreprises. Ainsi, nous appréhendons les cartographies et les cartes à la fois comme moyen, comme instrument de lutte, et comme l'un des enjeux de la lutte qui voit s'opposer divers intérêts. Suivant cet axiome, ces dispositifs et ces produits ne répondent pas exclusivement à une question technique et instrumentale, mais sont le résultat de relations de pouvoir plus vastes (Bryan, 2010). Dans cette logique, si on se place du point de vue de la production participative du savoir, l’incorporation des connaissances locales dans la pratique cartographique redonne de l’importance à certaines questions : que faut-il cartographier ? Avec qui ? À quelle échelle ? Mais aussi : à qui « sont » les cartes ? Les informations qu’elles contiennent ? Qui les utilise ? Comment ?
Si bien es indudable que estas relaciones de poder están cambiando con el acceso masivo a herramientas información geográfica y procesos de emancipación socio-territorial, también lo es que los mapas siguen siendo utilizados para el control hegemónico del territorio por parte de Estados y más recientemente, por empresas. Así, pensamos las cartografías y los mapas como el medio y escenario de conflicto entre intereses diversos. Bajo este axioma, estos dispositivos y productos no responden exclusivamente a una cuestión técnica e instrumental, sino que son el resultado de relaciones de poder más amplias (Bryan, 2010). En esa línea, desde una visión de producción participativa del conocimiento, el involucramiento de los saberes locales en la práctica cartográfica visibiliza la relevancia de algunas preguntas ¿Qué mapear? ¿Con quiénes? ¿A qué escala? y luego, ¿de quién “son” los mapas? ¿De quién la información que contienen? ¿Quién los moviliza? ¿Cómo?
Nous nous trouvons de nouveau ici face à cette question centrale de la dimension procédurale de la justice. Les cartographies non plus seulement comme résultat, mais comme processus, permettent de dénoncer et de rendre visibles de multiples formes d’injustice spatiale et peuvent contribuer à renforcer des dynamiques et des processus de mobilisation communautaire. C’est dans ce contexte que la production de représentations cartographiques devient une pratique de défi des hégémonies. Le fait de produire des représentations et des informations de manière collective suppose, en pratique, un exercice de construction de légitimité. Dans ce processus de participation, ce sont les procédures et non le résultat qui synthétisent la légitimité et la requête de justice.
Nuevamente nos encontramos acá con la relevancia de la cuestión procedimental de la justicia. Las cartografías, no solo como resultado sino como proceso, tienen el potencial de denunciar y visibilizar múltiples formas de injusticia espacial y de contribuir a fortalecer dinámicas y procesos de movilización comunitarios. Es en ese contexto en el que la producción de representaciones cartográficas se convierte en una práctica de desafío a las hegemonías. El producir representaciones e información de manera colectiva supone un ejercicio en el que se construye legitimidad en la práctica en tanto proceso de participación. Es el procedimiento y no el resultado el que sintetiza la legitimidad y el reclamo de justicia.
Cartographies et justice(s) en dispute
Cartografías y Justicia(s) en disputa
Les nouvelles techniques de recueil de données, d’analyse et de représentation cartographique ont donné lieu à de nouvelles formes de penser les territoires, les conflits et les revendications. En 2016, Mac Chapin et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont coordonné l’élaboration de la Carte des peuples autochtones, des zones protégées et des écosystèmes naturels en Amérique centrale (Mapa de Pueblos Indígenas, Áreas Protegidas y Ecosistemas Naturales de Centroamérica, Chapin et al., 2016). Cette carte a été réalisée avec la collaboration de leaders et d’organisations telles que le Conseil indigène d’Amérique centrale (Consejo Indígena de Centroamérica, CICA). Aux yeux de leurs promoteurs, cette carte est un outil majeur pour faire front à la destruction des écosystèmes qui constituent l’habitat des peuples autochtones dans la région. Dans cet ordre d’idées, la carte élaborée entre autres par Grünberg et Pereira (2016), reprend une expérience antérieure, celle de la carte Guaraní Retâ élaborée en 2010, et se propose de localiser toutes les communautés guarani en Argentine, en Bolivie, au Brésil, au Paraguay et en Uruguay. Ce matériel peut s’avérer d’une grande importance pour des analyses ultérieures en relation aux droits territoriaux, ainsi que pour établir des liens analytiques avec des dynamiques socio-environnementales telles que les diverses formes d’expansion de la frontière productive autour de produits tels que le soja. Ces deux expériences ouvrent des horizons à la recherche et à l’action autour de problématiques qui dépassent le cadre des États nationaux.
Las nuevas técnicas de recolección de datos, análisis y representación cartográfica han dado lugar a nuevas formas de pensar los territorios, los conflictos y las reivindicaciones. En el año 2016, Mac Chapin y la UICN coordinaron la elaboración del Mapa de Pueblos Indígenas, Áreas Protegidas y Ecosistemas Naturales de Centroamérica (Chapin et al., 2016). En la elaboración de este mapa participaron líderes y organizaciones como el Consejo Indígena de Centroamérica (CICA). Para sus promotores este mapa es un logro importante para hacer frente a la destrucción de los ecosistemas que constituyen el hábitat para una gran cantidad de indígenas de la región. En esta misma línea, el mapa elaborado entre otros por Grünberg y Pereira (2016), retoma una experiencia anterior del mapa Guaraní Retâ elaborado en el 2010 y se propone la localización de todas las comunidades guarani en Argentina, Bolivia, Brasil, Paraguay y Uruguay. Este material puede ser de gran importancia para ulteriores análisis con respecto a los derechos territoriales, así como para establecer vínculos analíticos con dinámicas socio-ambientales como las diversas formas de expansión de la frontera productiva en torno a productos como la soja. Estas dos experiencias abren nuevos horizontes para la investigación y la acción planteando problemáticas que superan el marco de los Estados Nacionales.
Une des arènes où l’on observe des avancées en termes éthiques, épistémologiques et politiques, en matière de cartographie, est celle des cartes élaborées dans un contexte autochtone. Dans des travaux déjà publiés par l’un de nous (Salamanca, 2011 et 2012 ; Salamanca et Espina, 2012) est abordée la question de savoir si les cartographiques autochtones sont ou non un instrument efficace de revendication dans le cadre de conflits légaux. Cet aspect mérite d’être réexaminé à la lumière des dynamiques qui se produisent à l’intérieur de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), l’organisme qui a le plus œuvré en faveur de l’inclusion des droits des peuples autochtones, parmi lesquels la question des terres et des territoires occupent une place centrale[4].
Una de las arenas en las que las cartografías han avanzado en las dimensiones éticas, epistemológicas y políticas de los mapas es aquella que tiene que ver con los mapas elaborados en contextos indígenas. En trabajos ya publicados por uno de nosotros (Salamanca, 2011; 2012; Salamanca y Espina 2012) se aborda la pregunta acerca de si las cartografías indígenas son o no un instrumento eficaz de reivindicación en contextos legales. Este aspecto merece ser retomado a la luz de las dinámicas que se vienen produciendo al interior de la Corte Interamericana de Derechos Humanos (en adelante CIDH) es el organismo internacional que como ningún otro ha abierto las puertas para la inclusión de los derechos indígenas, entre los que el tema de las tierras y territorios ocupa un lugar protagónico[4].
Dans la plupart des contentieux judiciaires, les cartes ont été présentées comme matériel de preuve. Elles ont joué un rôle clé s’agissant de démontrer des questions telles que : la gestion collective du territoire et la continuité historique des peuples autochtones sur leurs terres traditionnelles ; la condition sacrée du territoire qu’ils habitent aux yeux de ces peuples, ainsi que l’importance vitale de celui-ci pour leur « développement culturel, religieux et familial ». Trois résolutions récentes de la CIDH, portant sur trois cas spécifiques de violation des droits territoriaux des peuples autochtones, rendent compte de la tendance à l’incorporation des cartes dans le domaine judicaire[5]. Comme le signale Benedetti (2016), c’est vraiment quelque chose d’inédit et il faudrait pouvoir penser les implications de cette décision de la Cour d’inclure, dans ces trois cas, les cartes dans des décisions relatives aux questions territoriales débattues.
En la mayoría de estos casos judiciales, los mapas fueron aportados como material de prueba y en tanto tales, se demostraron como una herramienta clave para demostrar cuestiones como la gestión colectiva del territorio y la continuidad histórica de los indígenas en sus territorios tradicionales, la condición de sacralidad que para los indígenas tiene el territorio que habitan, así como la importancia vital de este último para su “desarrollo cultural, religioso y familiar”. Tres sentencias recientes de la Corte Interamericana de Derechos Humanos (CIDH) referidas a la violación de derechos territoriales de pueblos indígenas, atestiguan la tendencia a la incorporación de los mapas en ámbitos judiciales, representada en tres casos específicos[5]. Como señala Benedetti (2016), es verdaderamente inédito y deberían pensarse en las implicaciones de esto, el hecho de que en estos tres casos más recientes la Corte haya decidido incluir los mapas en las sentencias sobre las cuestiones territoriales debatidas.
Conclusion
Conclusiones
Cet article s’est proposé d’explorer des points de convergence entre les discussions théoriques à propos de justice spatiale, les évolutions de la justice environnementale et les études socio-environnementales consacrées à des conflits qui se posent en termes de distribution des ressources et de reconnaissance des droits sur le territoire, dans une conjoncture néolibérale dans sa phase extractive. Une attention particulière a été portée à la dimension pratique et aux interactions entre agents et agences dans le cadre d’un vaste spectre de situations conflictuelles abordées sous l’angle de leurs enjeux épistémologiques, méthodologiques et politiques.
Nos hemos propuesto explorar convergencias entre las discusiones teóricas de la justicia espacial, las trayectorias de la justicia ambiental y los estudios socio-ambientales que han abordado múltiples tensiones y conflictos de distribución de recursos y reconocimiento de derechos sobre el territorio en el contexto de la coyuntura neoliberal en su fase extractiva. En este marco, nos hemos interrogado por la dimensión de la práctica y de la interacción entre múltiples agentes y agencias en el marco de un amplio repertorio de situaciones tensionadas abordando desde reflexiones epistemológicas, metodológicas y políticas.
Un point de départ important a été le fait de repenser ces divers courants de pensée et de recherche dans leur relation avec le paradigme critique dans lequel ils s’insèrent. La dénaturalisation de la critique, la généalogie de ses versants analytique et militant, nous ont permis d’identifier des liens entre les divers courants de pensée discutés. Il nous semble ainsi nécessaire d’élargir ces lignes de réflexion épistémologique et critique des généalogies philosophiques sous-jacentes, qui constituent les cadres paradigmatiques dans lesquels les discussions théoriques et de recherche s’inscrivent.
Un punto de partida importante ha sido el repensar los vínculos entre estas corrientes de pensamiento e investigación a partir de la problematización de estas como parte del paradigma crítico, la desnaturalización de la crítica y la genealogía de sus vertientes analítica y militante nos ha permitido encontrar nodos conectores entre las distintas corrientes puestas en discusión. Creemos necesario ampliar aquella línea de reflexiones de epistemología y crítica de las genealogías filosóficas que subyacen silenciosas, en la medida de que componen los marcos de las miradas paradigmáticas en las que las discusiones teóricas y de investigación se inscriben.
De très nombreuses situations, présentes dans les recherches examinées ici autour de l’extractivisme, nous amènent à conclure que l’emphase sur des questions méthodologiques – qui traversent des disciplines et décentrent le regard anthropologique du travail de terrain, dans une perspective politique et participative – permet d’incorporer aux discussions sur justice spatiale, la dimension de l’action, dans un contexte de grande diversité des tensions socio-spatiales. En même temps, l’examen des dimensions participatives et spatiales dans la tradition théorique et méthodologique de la RAP, afin d’examiner ses liens possibles avec la justice spatiale, a montré qu’il existe des dimensions politiques et territoriales qui contribuent à enrichir les présupposés épistémologiques de la justice spatiale, s’agissant de la contextualiser dans un champ aussi conflictuel que celui des études socio-environnementales.
Un amplio espectro de situaciones, relevado en diversas líneas de investigación social crítica revisadas aquí en torno al extractivismo nos ha permitido concluir que el énfasis en discusiones metodológicas que cruzan disciplinas y que descentran la mirada antropológica del trabajo de campo con una perspectiva política y participativa, permiten aproximar las discusiones de la justicia espacial a la dimensión de la praxis en el contexto de la diversidad de tensiones socio-espaciales. A su vez, el rescate y exploración de dimensiones participativas y espaciales en la tradición teórica y metodológica de la IAP con miras a examinar sus vinculaciones posibles a la justicia espacial, ha mostrado que existen dimensiones políticas y territoriales que contribuyen a enriquecer los supuestos epistemológicos de la justicia espacial, a la hora de contextualizarla en un campo conflictuado como el de los estudios socio-ambientales.
Par ailleurs, les deux axes de la réflexion méthodologique (action et participation, représentations cartographiques) mettent en évidence une rencontre entre des chercheurs et les divers sujets qui interviennent dans le champ de la justice spatiale dans ses deux versants (i) la justice distributive des bénéfices, des ressources et des préjudices, (ii) celle de l’accès aux moyens et aux mécanismes de construction et de reconstruction de certaines configurations socio-spatiales. L’étude de cas, de réflexions et d’antécédents dans la région a montré que les méthodologies de recherche et d’action ainsi que les pratiques cartographiques ont servi non seulement comme nœud, ou point de connexion, et comme fusion des formes de savoir, entre des connaissances locales et celles des experts, mais aussi comme instrument de construction de légitimité, comme ressource de revendication et instrument juridique.
Por su parte, ambas líneas de problematización metodológica (acción y participación, representaciones cartográficas), contribuyen a un encuentro entre investigadores y los diversos sujetos intervinientes en el campo de la justicias espacial en sus dos variantes (i) la distributiva de beneficios y recursos y de perjuicios, (ii) la del acceso a los medios y mecanismos de construcción y reconstrucción de determinadas configuraciones socio-espaciales. La revisión de casos, reflexiones y antecedentes en la región ha mostrado que las metodologías de investigación y acción y las prácticas cartográficas han servido, no sólo como nodos de encuentro y fusión de formas de saber entre conocimientos locales y expertos, sino que también, como instrumentos de construcción de legitimidad, recurso de reivindicación y herramienta jurídica.
Reprenant les discussions conceptuelles et théoriques de la justice spatiale, la question de la justice procédurale est centrale en tant que point d’union entre les divers éléments en discussion. Cette dimension procédurale de la justice permet de réfléchir aux liens entre théorie et action, et de visibiliser, dans une perspective de recherche, les multiples processus de mobilisation socio-spatiale dans la région. L’analyse de ces mouvements et de ces dynamiques hétérogènes, d’un point de vue méthodologique et théorique, comme nous l’avons indiqué, peut contribuer à problématiser l’expérience collective et à systématiser des savoirs territorialisés relatifs à ces champs, tout en apportant aux discussions entre justice spatiale et les trajectoires de recherche latino-américaines.
Retomando las discusiones conceptuales y teóricas de la justicia espacial, la cuestión de la justicia procedimental se constituye en uno de los principales elementos conectores entre los elementos puestos en discusión. Esta dimensión procedimental de la justicia permite reflexionar en torno a las vinculaciones entre teoría y praxis y, al mismo tiempo, visibilizar desde una perspectiva investigativa los múltiples procesos de movilización socio-espacial en la región. El análisis de estos movimientos, dinámicos y heterogéneos desde una perspectiva metodológica y teórica como la propuesta, puede contribuir a la problematización de la experiencia colectiva y a una sistematización de los saberes territorializados en estos campos, contribuyendo además a una discusión entre la justicia espacial y las trayectorias investigativas latinoamericanas.
Finalement, partant d’une perspective anthropologique, et reprenant les apports de la RAP, il est pertinent de poser la question d’une reproblématisation du champ. Dans le cadre d’un examen des antécédents des conflits qui s’expriment en termes de justice environnementale en Amérique latine, le champ, multiple et soumis à des tensions, émerge comme un dénominateur commun. En effet, le champ est aujourd’hui traversé par des intérêts, des légitimités et des positionnements divers qui rendent compte de la complexité de sa composition. Cette réalité demande à être reconsidérée aussi bien sous l’angle méthodologique – en incorporant des façons de faire, des outils et des techniques pour son analyse – que sous l’angle de la théorie et de la conceptualisation.
Finalmente, partiendo desde una perspectiva antropológica, y complementándola con la tradición de la IAP es pertinente reproblematizar el campo. En el marco de la revisión de los antecedentes en torno a conflictos por la justicia ambiental en la región latinoamericana, el campo, múltiple y tensionado emerge como un denominador común. En efecto, el campo se encuentra hoy atravesado por diversos intereses, legitimidades y posicionamientos que dan cuenta de la complejidad de su composición. Lo anterior, creemos debe ser reconsiderado tanto desde la metodología, incorporando métodos, herramientas y técnicas para su abordaje, así como también desde la teoría y la conceptualización.
Dans un contexte où les mécanismes et les dispositifs de la gouvernance néolibérale segmentent toujours plus, aussi bien les champs d’action que les demandes, toujours présentées comme étant les demandes particulières de collectifs particuliers devant des formes elles-mêmes particulières d’injustice spatiale, comment échapper à ces particularismes qui empêchent de reconstituer toute notion de partage ? Quels sont les champs aujourd’hui nécessaires pour penser les complexités contemporaines ? Quels sont les champs qui peuvent nous permettre de repenser le commun ?
En un contexto en el que los mecanismos y los dispositivos de la gobernanza neoliberal segmentan una y otra vez tanto los campos de acción como las demandas, convirtiéndolas en demandas particulares de colectivos particulares frente a formas particulares de injusticia espacial ¿Cómo escapar a esos particularismos que impiden reconstituir lo compartido? Qué campos nos son necesarios hoy para pensar las complejidades contemporáneas? ¿Qué campos pueden permitirnos reproblematizar lo común?
[2] Landmark est une plateforme numérique qui fournit des informations sur les territoires autochtones et les terres communautaires, dans le but d’appuyer les requêtes des communautés indigènes et rurales en défense de leurs droits territoriaux (https://www.landmarkmap.org).
[2] Landmark es una plataforma online que provee información sobre territorios indígenas y tierras comunitarias, con el objeto de apoyar las demandas de comunidades indígenas y rurales en la defensa de sus derechos territoriales. https://www.landmarkmap.org
[3] Ejatlas est une plateforme numérique collaborative qui systématise des informations autour des conflits sociaux-environnementaux au niveau global. La plateforme fait partie de l’ICTA de l’Université autonome de Barcelone (https://ejatlas.org).
[3] Ejatlas es una plataforma online colaborativa que sistematiza información sobre conflictos socioambientales a nivel global. La plataforma es parte del ICTA de la Universidad Autónoma de Barcelona, en España. https://ejatlas.org
[4] Parmi les quinze contentieux examinés par la CIDH, entre 2001 et 2012, portant sur des droits des peuples autochtones et tribaux, Benedetti a identifié ces résolutions portant sur des droits collectifs territoriaux : (0.) « Comunidad Mayagna (Sumo) Awas Tingni vs. Nicaragua » (CIDH, Résolution du 31/08/2001) ; (3.) « Comunidad Moiwana vs. Suriname » (CIDH, Résolution du 15/06/2005) ; (4.) « Comunidad Indígena Yakye Axa vs. Paraguay » (CIDH, Résolution du 17/06/2005) ; (6.) « Comunidad Indígena Sawhoyamaxa vs. Paraguay » (CIDH, Résolution du 29/03/2006) ; (8.) « Pueblo Saramaka vs. Surinam » (CIDH, Résolution du 28/11/2007) ; (11.) « Comunidad Indígena Xákmok Kásek vs. Paraguay » (CIDH, Résolution du 24/08/2010) ; (14.) « Pueblo Indígena Kichwa de Sarayaku vs. Ecuador » (CIDH, Résolution du 27/06/2012). Voir Benedetti, 2013.
[4] Entre los quince casos contenciosos sobre derechos indígenas y tribales sancionados entre el 2001 y el 2012 por la CIDH, Benedetti ha identificado entre los que corresponden a reivindicaciones de derechos colectivos territoriales: (0.) “Comunidad Mayagna (Sumo) Awas Tingni vs. Nicaragua” (CIDH, Sentencia 31/08/2001); (3.) “Comunidad Moiwana vs. Suriname” (CIDH, Sentencia 15/06/2005); (4.) “Comunidad Indígena Yakye Axa vs. Paraguay” (CIDH, Sentencia 17/06/2005); (6.) “Comunidad Indígena Sawhoyamaxa vs. Paraguay” (CIDH, Sentencia 29/03/2006); (8.) “Pueblo Saramaka vs. Surinam” (CIDH, Sentencia de 28/11/2007); (11.) “Comunidad Indígena Xákmok Kásek vs. Paraguay” (CIDH, Sentencia 24/08/2010); (14.) “Pueblo Indígena Kichwa de Sarayaku vs. Ecuador” (CIDH, Sentencia 27/06/2012) Cf. Benedetti 2013.
[5] (1) « Caso Comunidad Garífuna de Punta Piedra y sus Miembros Vs. Honduras » Résolution du 8 octobre 2015 (Excepciones Preliminares, Fondo, Reparaciones y Costas). Voir en particulier les trois annexes où figurent les cartes : annexe I, p. 109 ; annexe II, p. 110 ; annexe III, p. 111. (2) « Caso Comunidad Garífuna de Punta Piedra y sus Miembros Vs. Honduras ». Résolution du 8 octobre 2015 (Excepciones Preliminares, Fondo, Reparaciones Y Costas). Voir carte, annexe, p. 84. (3) « Caso Pueblos Kaliña y Lokono Vs. Surinam ». Résolution du 25 novembre 2015 (Fondo, Reparaciones y Costas). Voir cartes en annexe : annexe I, p. 91 ; annexe II, p. 92 ; annexe III, p. 93.
[5] (1) “Caso Comunidad Garífuna de Punta Piedra y sus Miembros Vs. Honduras” Sentencia de 8 de octubre de 2015 (Excepciones Preliminares, Fondo, Reparaciones y Costas). Ver especialmente los tres Anexos con mapas: Anexo I, p.109, Anexo II, p.110, Anexo III, p.111. (2) “Caso Comunidad Garífuna de Punta Piedra y sus Miembros Vs. Honduras”. Sentencia del 8 de octubre de 2015 (Excepciones Preliminares, Fondo, Reparaciones Y Costas). Ver mapa en Anexo, p.84. (3) “Caso Pueblos Kaliña y Lokono Vs. Surinam”. Sentencia del 25 de noviembre de 2015 (Fondo, Reparaciones y Costas). Ver mapa en Anexos: Anexo I, p. 91, Anexo II, p.92, Anexo III, P.93.