De juillet 2018, date de parution du dernier numéro, à octobre 2019, il aura fallu plus d’un an pour que ce treizième numéro de JSSJ voie le jour. L’ampleur des changements et des recompositions annoncés dans l’éditorial du numéro 12 nous a imposé de marquer le pas afin de prendre le temps de cette évolution. Durant un an, nous avons appris à travailler dans le cadre d’un comité de direction et d’un comité de rédaction renouvelés et élargis, grâce à la mobilisation d’une jeune génération qui s’est engagée aux côtés de certains pionniers de la revue. Parmi ces derniers, certains sont restés. D’autres, après 10 ans, ont choisi de partir pour se consacrer à d’autres tâches. Beaucoup ont souhaité demeurer liés à la revue, en rejoignant le réseau de correspondants, d’évaluateurs, ou encore le comité scientifique, ou en contribuant informellement à nos réflexions.
From July 2018, when the latest issue of JSSJ was published online, to October 2019, it took more than a year for this thirteenth issue to go to print, so to speak. The scale of the changes and recompositions announced in issue 12’s editorial has forced us to take a step back and to give ourselves time to implement this change. For a year, we have learned to work within the framework of renewed and expanded editorial and editors-in-chief boards, thanks to the mobilization of a younger generation that has become involved alongside some of the journal’s founders. Among the latter, some remain. Others, after 10 years, have chosen to leave the editorial board to devote themselves to other tasks. Many wished however to sustain their connections with the journal: they joined our network of correspondents, the reviewers’ pool, or the scientific advisory board; they also keep on contributing informally to our discussions.
Ces recompositions se sont faites dans trois directions. Premièrement, le dialogue international, qui a toujours été au cœur de notre projet, s’est renforcé avec l’arrivée de 3 collègues du Luxembourg, et d’un collègue de Montréal. Ils avaient répondu l’an dernier à notre appel, et avec eux, des discussions se sont immédiatement amorcées autour de leur implication dans la revue, ainsi que de séminaires croisés. Dans ce cadre-là, JSSJ s’est associée au séminaire « géographie(s) de l’injustice », organisé au premier semestre 2019 à l’université du Luxembourg – voir l’espace public de ce numéro. La revue a par ailleurs rejoint un réseau international sur la Justice Spatiale, piloté par Russel Smith depuis l’Université de Caroline du Nord, et soumis pour financement à la National Science Foundation (États-Unis). Deuxièmement, notre collectif s’est élargi à des collègues sociologues, afin de renforcer les dialogues interdisciplinaires qui sont au cœur de notre projet éditorial mais que l’on avait insuffisamment instaurés au sein du comité. Cet élargissement entérine toutefois la domination des géographes dans notre collectif, sans doute plus aisément portés à débattre d’enjeux spatiaux. Il entérine aussi l’éternelle difficulté inhérente à la pratique concrète de l’interdisciplinarité en sciences sociales, que nous continuerons malgré tout de construire patiemment. Troisièmement, JSSJ a accueilli des spécialistes de domaines moins représentés dans notre comité, notamment l’environnement.
These transformations were driven by three principles. First, the international dialogue, which has always been at the heart of our project, is strengthened by the arrival of 3 colleagues from Luxembourg and one from Montreal. They responded to our open call last year, and with them, discussions immediately began about their involvement in the journal and in the journal’s seminars. In this context, JSSJ took part in the seminar « Geography(ies) of injustice », organized in the spring of 2019 at the University of Luxembourg (see the “Public space” section of this issue). The journal also joined an international network on Spatial Justice, led by Russell Smith (University of North Carolina), who applied for funding for the network from the National Science Foundation (USA). Secondly, our collective has expanded to include colleagues in Sociology, in order to strengthen interdisciplinary dialogue, present at the heart of our editorial project but not sufficiently represented within the committee. However, this widening confirms the domination of geographers in our collective, as they are probably more easily inclined to engage in spatial issues. This imbalance also underlines the eternal difficulty inherent in the concrete practice of interdisciplinarity within Social sciences. We will nevertheless continue to build these bridges, patiently. Thirdly, JSSJ now welcomes in itq editorial board specialists from less represented areas of research, in particular when it comes to the field of environmental studies.
Il nous semble que de ces recompositions, JSSJ sort finalement renforcée d’un réseau élargi, enrichi et plus que jamais vivant. Les partenariats institutionnels avec les différents organismes qui financent la revue ayant par ailleurs été renouvelés, et le CNRS nous ayant accordé son soutien sous la forme d’un demi-poste de secrétariat de rédaction, nous envisageons l’avenir de la revue avec un peu plus de sérénité, même si toutes les difficultés ne sont pas levées.
It seems to us that from these restructurings, JSSJ comes out strengthened, and able to engage scientific discussion in an enlarged, enriched and more lively network than ever before. The institutional partnerships with the various organizations that finance the journal have also been renewed: the CNRS (French National Centre for Scientific Research) has given us its support in the form of a part-time editorial secretary position, and we can consequently contemplate the future of the journal with a little more serenity, even if all the difficulties have not been overcome yet.
Par ailleurs, le visage de JSSJ ne s’en trouve pas modifié : même structure, mêmes rubriques, même site Internet et une constance assumée dans un projet éditorial qui nous tient à cœur, depuis plus de 10 ans (bilinguisme, dialogues internationaux, pluralisme idéologique, diversité des terrains, des approches et des thématiques, pluridisciplinarité…). Seule innovation, souhaitée de longue date : la création de numéros Varia. Aux côtés d’appels à articles pour des numéros thématiques, des appels seront désormais régulièrement mis en ligne qui permettront de soumettre des articles dans le cadre de numéros non thématiques, mais programmés. Nous espérons que dans cet espace, de nouveaux thèmes, de nouveaux sujets, de nouvelles perspectives pourront s’exprimer qui contribueront à renouveler le débat sur la justice spatiale.
Moreover, the public face of JSSJ has not changed: the same structure, the same sections, the same website and a constancy to the editorial project that has been close to our hearts for more than 10 years (bilingualism, international dialogues, ideological pluralism, diversity of fields, approaches and themes, pluridisciplinarity…). The only innovation, which has been called for for a long time, comes in the creation of Varia issues. In addition to calls for articles in thematic issues, calls will now be regularly posted online to allow articles to be submitted as part of non-thematic, but regularly scheduled issues. We hope that within this space, new themes, new topics, new perspectives can be expressed that will contribute to renewing the debate on spatial justice.
Un agenda de programmation riche témoigne de ce renouveau : le numéro 14, coordonné par Marie Gibert et Gabriel Fauveaud, présentera la première moisson des figures libres d’un numéro Varia. Le numéro 15, coordonné par Gerald Aiken et Cyria Emelianoff, portera sur la question des « initiatives communautaires », portées notamment dans le cadre des transitions énergétiques. Il viendra en prolongation des réflexions développées dans ce numéro 13, sur l’autonomie locale et la justice. Il s’agit, à travers ces deux numéros qui se feront écho, de poursuivre le débat sur les échelles de la justice, engagé dans des numéros antérieurs, sous les plumes par exemple de Sabine Planel et Bernard Bret. Le numéro 16 (appel à articles en ligne, actif jusqu’au 20 décembre), coordonné par Sophie Moreau, Jean Gardin et Jean Estebanez, portera sur les « justices animales ». Il s’inscrit dans la lignée d’une journée d’étude organisée en mars dernier dans le cadre de la revue. Au programme de la suite des réjouissances, des sujets aussi variés que : police et violence, justice et frontières… et nous l’espérons bien d’autres encore. Nous renouvelons à cette occasion l’invitation faite aux personnes souhaitant nous proposer un numéro thématique : n’hésitez pas à entrer en contact avec la revue pour débattre de votre projet et faire vivre les discussions sur la justice spatiale.
A rich programming agenda testifies to this renewal: issue 14, coordinated by Marie Gibert and Gabriel Fauveaud, will present the first harvest of freestyle submissions for a Varia issue. Issue 15, coordinated by Gerald Aiken and Cyria Emelianoff, will focus on community initiatives, particularly in the context of energy transitions. This particular topic will be a continuation of the reflections developed in this issue 13 on local autonomy and justice. With these two issues echoing each other, the aim is to keep on debating the scalar dimension of spatial justice, initiated in previous issues (for example by Sabine Planel and Bernard Bret). Issue 16 (see the online call for articles, active until December 20), coordinated by Sophie Moreau, Jean Gardin and Jean Estebanez, will focus on « animal justice ». It is the natural development of a seminar organized last March in Paris with the active contribution of the journal. Keeping up with this rapid pace of new proposals in development, the journal’s future agenda is rife with additional ideas as varied as “police and violence”, “justice and borders”… and we hope there will be many more to come. On this occasion, we wish to reiterate the invitation made to all those who wish to propose a thematic issue: please do not hesitate to contact us.